Une praticienne Reiki a partagé avec moi une expérience intéressante et qui l’a fortement questionnée. Elle m’a demandé comment je comprenais la situation et ce que j’aurais fait à sa place. Je la remercie pour ses questions qui nourrissent et interrogent ma pratique : c’est que que j’aime tant dans la transmission du Reiki et des soins énergétiques.

J’ai ressenti le besoin de lui répondre par écrit, il me semble que ces réflexions pourraient être utiles à celles et ceux qui font des soins (peu importe le type de soin). Je les diffuse donc ici.

« Une amie m’a demandé si je pouvais faire un soin à « distance » à sa maman qui vient d’être admise à l’hôpital. La demande ne vient pas de la patiente qui n’est pas en mesure de consentir ou non au soin. Que faire ? »

Dans le cas d’une urgence où la personne concernée ne peut demander elle-même un soin, que fait-on ?

Pour moi, répondre demande un grand discernement et les différents outils du système du Reiki nous aident à en disposer clairement.

  • Fait-on un soin à quelqu’un qui ne l’a pas demandé ?

La réponse est pour moi claire, nette et précise : non.

Ce serait intrusif, un abus de pouvoir qui émane du sauveur/de la sauveuse en nous. Même si nous avons les meilleures intentions du monde, le respect du libre arbitre et de l’intégrité de l’autre prévaut. C’est une question d’éthique.

Si la personne est inconsciente et ne peut en faire la demande, la même règle que dans le cadre légal de la médecine allopathique pourrait s’appliquer : la personne qui a été désignée comme la personne de confiance par le.a patient.e prend les décisions en son nom.

Encore faut-il que ce cadre de confiance ait été établi, ce qui n’est pas toujours le cas.

Pour éviter les dilemmes de ce genre, je conseille vivement aux praticien.ne.s de faire connaître leurs compétences (de soins dits à « distance » par exemple) à leurs proches et de leur demander CLAIREMENT s’iels seraient intéressé.e.s par un soin dans un tel cas de figure.

De même, que chacun.e puisse, en amont, faire savoir à ses proches sa volonté librement et clairement exprimée serait profitable.

Cette expérience nous montre à quel point il est important de communiquer à nos proches ce que nous souhaitons que ce soient pour les traitement médicaux classiques comme pour les soins dit alternatifs.

Dans le cas ici, la fille de la patient.e demande un soin pour sa maman, si c’était moi :

  • Soit la fille en a discuté avec sa maman avant et a son accord, je peux donc faire le soin.
  • Soit ce n’est pas le cas, je proposerais alors à la personne un soin pour elle car, à ce moment-là, c’est elle qui exprime un besoin (elle est inquiète pour sa maman, veut aider, se sent peut-être impuissante, etc.). Cela peut également l’aider à accepter et mieux comprendre mon refus de faire un soin à sa maman dans ces conditions.

Dans l’absolu, si nous étions capables (mais le sommes-nous ?) d’être dans l’énergie/la vibration de Mikao Usui (fondateur du système du Reiki), nous pourrions nous passer du consentement  de l’autre mais, et ce « mais » est très important, il faudrait nous assurer que tous les points suivants soient « cochés » : est-ce vraiment le cas ?

  • J’agis sans peur ni colère.
  • J’agis sans pression, ni pour faire plaisir, ni pour être reconnu.e, ni pour me prouver que je peux le faire.
  • Je suis dans un état d’ouverture complet et j’agis sans les limitations de mon ego.
  • Je suis absolument certain.e.s que je ne suis pas en train d’avoir un projet pour l’autre (iel a besoin de ceci, iel a besoin de cela, je « sais » mieux que lui/elle).
  • Je suis certain.e que ce n’est pas le sauveur/la sauveuse en moi qui s’active ici.
  • J’agis à partir de la partie la plus lumineuse, la plus authentique et la plus humble en moi.

Dans le doute, et là je parle du bon doute qui nous permet d’être au clair avec nous-mêmes, dans une exigence d’être la meilleure contribution possible pour l’autre… je crois qu’il est plus prudent de s’abstenir car, en vérité, nous sommes humain.e.s et faillibles et le cadre du consentement donné clairement nous protège et protège nos consultant.e.s.